Sigmund Freud est un neurologue autrichien ayant vécu entre 1856 et 1939. Il est le fondateur d’une nouvelle discipline, la psychanalyse, qui consiste à utiliser l’inconscient pour expliquer certains actes et certaines pensées.
Naissance de la psychanalyse
Durant son enfance, Sigmund Freud assista à la démonstration publique d’un magnétiseur nommé Carl Hansen. Cette intervention le fascina profondément et marqua le début de sa passion pour la psychologie.
Sigmund Freud a rencontré durant sa carrière de nombreuses personnes qui ont influencé et déterminé son étude et son développement de la psychanalyse. Il a notamment travaillé avec Wilhelm Fliess, Josef Breuer, médecins allemand et autrichien, mais également Jean-Martin Charcot qui étudia l’hypnose et son lien avec des patients atteints d’hystérie. Il fut également inspiré par l’Ecole de la Salpêtrière de Paris et ses formations à l’hypnose.
Ce sont ces idées qui l’amenèrent à analyser à nouveau les processus psychiques, de rêves et de névroses et en particulier le concept d’inconscient. Suite à cela, il proposa une nouvelle thérapie appelée la cure psychanalytique.
Freud et l’hypnose
Sigmund Freud est toujours associé à la psychanalyse, mais il a également étudié l’hypnose dans ses recherches. Il incitait d’ailleurs parfois à ses patients d’aller consulter des confrères hypnothérapeutes.
Freud était très lié à l’hypnothérapie. Dans un texte sur l’hypnose qu’il écrivit en 1891, et qui fut découvert seulement en 1963, on note même l’apparition de certains principes habituellement attribués à Erickson ou à d’autres confrères.
Les recherches de Sigmund Freud sur l’hypnose ont été effectuées en partie auprès de Bernheim, médecin et neurologue français ayant étudié ce domaine avec beaucoup d’intérêt. Freud respectait énormément le médecin. Il traduit d’ailleurs certains de ses livres, tels que De la suggestion & de ses applications à la thérapeutique, du français à l’allemand.
C’est cependant avec Josef Breuer qu’il publia un ouvrage traitant de l’hypnose, en 1895, nommé Etudes sur l’hystérie.
Grâce à la faculté de médecine de Vienne, Sigmund Freud fit aussi de nombreuses recherches à l’Hôpital de la Salpêtrière à partir de 1885, aux côtés du docteur Charcot. Un an plus tard, il donna une grande conférence à Vienne sur l’hystérie, en s’inspirant des idées du médecin. A la Salpêtrière, il rencontra également Pierre Janet, directeur du laboratoire de psychopathologie, mais aussi inventeur de la régression hypnotique.
Avec le Dr Breuer et Pierre Janet, Sigmund Freud a façonné le principe de base de la psychanalyse : la libre association, qui consiste à exprimer toutes les pensées qui viennent à l’esprit.
Il testa les techniques de ses deux associés :
- Celle de Pierre Janet, consistant à hypnotiser un patient pour retrouver et « désuggérer » les souvenirs difficiles et les traumatismes enfouis dans son inconscient.
- Celle de Breuer, la méthode cathartique, qui faisait revivre aux patients sous hypnose des souvenirs traumatisants effacés.
Les limites de l’hypnose selon Freud
Ce n’est qu’à partir de 1892 que Sigmund Freud changea petit à petit de voie, en s’éloignant de l’hypnose et en misant plutôt sur la « concentration ». Il utilisait également la « Druckprozedur », la procédure de pression en français : Sigmund Freud pressait le front de ses patients et les interrogeait ensuite sur les idées ou les images qui leur venaient à l’esprit. Cette méthode, qui émanait de Bernheim, restait tout de même très liée à l’hypnose.
Enfin, en 1895, il trouva une limite à l’hypnose en affirmant que les patients ne régissent pas tous de la même façon aux thérapies hypnotiques et à la suggestion, et fit le choix d’abandonner presque entièrement cette discipline.
Dans la lignée de Charcot, il affirma d’abord que les hystériques sont les « patients types » pour l’exercice de l’hypnose, mais que cette technique ainsi que la technique de suggestion ne sont pas assez efficaces pour les considérer comme un traitement à part entière.
Sigmund Freud dit également que le patient hypnotisé, une fois revenu à son état de conscience, ne se souvient pas de ce qu’il a dit ou pensé durant la séance. Ainsi, il considère que celui-ci n’est pas maître de sa guérison. Cet aspect n’est donc pas compatible avec certaines de ses techniques, comme celle de l’association libre, qui permet à la personne de participer activement à sa propre thérapie et de se confronter à ses problèmes.
Enfin, il déclara, en 1917,
« je suis en droit de dire que la psychanalyse proprement dite ne date que du jour où l’on a renoncé à avoir recours à l’hypnose ».