L’hypnose directe correspond à l’hypnose classique ou traditionnelle. Elle fut la seule à être pratiquée, avant les travaux de Milton Erickson, qui a développé l’hypnose indirecte dans les années 1940.
L’histoire de l’hypnose traditionnelle
La définition de l’hypnose correspond à un état de transe, elle fait donc partie des états de conscience modifiée (ECM). C’est une solution parmi d’autres permettant d’accéder à un état non habituel.
L’hypnose directe est la technique la plus ancienne, qui existe depuis près de 200 ans. Elle est depuis longtemps appliquée dans les milieux scientifiques. Parmi les nombreux thérapeutes ayant pratiqué cette méthode se trouve Sigmund Freud, qui utilisa l’hypnose directe pour développer ses théories sur l’inconscient.
Même si des traces d’états hypnotiques remontent à 4000 ans, la définition de l’hypnose directe comme elle est pratiquée aujourd’hui est apparue dans les années 1760 avec Franz-Anton Mesmer. En se basant sur les travaux du médecin suisse Paracelse, il développe une théorie sur le magnétisme animal et découvre la transe hypnotique.
C’est le chirurgien écossais James Braid qui utilise pour la première fois le terme « hypnose », en 1841. Il avance la théorie que l’état hypnotique arrive lorsque l’attention d’un individu est centrée sur une idée précise, et que celui-ci ne pense à rien d’autre. Il pose alors les bases de l’hypnose moderne. Jean-Martin Charcot, Ivan Pavlov, Pierre Janet… Tous vont contribuer à développer l’hypnose et ses applications.
L’hypnose directe est connue du grand public car elle est utilisée dans les spectacles pour son côté parfois impressionnant. Elle constitue la base de toutes les autres méthodes.
L’hypnose directe en détails
Cette technique est appelée « directe » car elle se base sur des instructions directives, claires et simples, qui peuvent s’apparenter à des ordres. Le thérapeute est en position haute, son vocabulaire est autoritaire et sa voix est monotone et rythmée afin d’obtenir le plus vite possible l’adhésion du patient. Cette méthode est contraire à l’hypnose Ericksonienne, thérapie basée sur les suggestions indirectes et les métaphores. L’hypnose directe, grâce à sa méthode autoritaire, va être très efficace dans certains cas, notamment pour remplacer une information qui ne convient plus dans l’inconscient de l’individu.
La définition de l’hypnose classique est souvent associée au fameux pendule. Ce genre d’objet permet au thérapeute de fixer l’attention de son patient. Il peut également utiliser un métronome ou un point fixe.
A qui s’adresse l’hypnose directe ?
Les thérapies par hypnose directe peuvent être adaptées à de nombreux patients, mais il est plus difficile de l’appliquer à une personne dite « réfractaire ». Les individus sont plus ou moins sensibles à l’hypnose et certains ont besoin de plus de temps d’induction que d’autres. Il est également nécessaire que le patient soit en confiance, or, la méthode directive et la position dominante du thérapeute peuvent en déranger certains. Pour eux, l’hypnose classique n’est pas la bonne solution.
Le déroulement d’une séance d’hypnose directe
Même pour l’hypnose directe, la thérapie commence par une séance durant laquelle le patient explique au thérapeute, ayant bénéficié d’une formation à l’hypnose, pourquoi il est là : quels sont ses problèmes, ses objectifs, ses attentes, ses peurs…
La mise en hypnose se fait par une technique appelée « induction ». Le conscient se retire et laisse place à l’inconscient, qui peut alors libérer toutes ses ressources. Afin de vérifier si le patient est bien hypnotisé, le thérapeute peut procéder à différents tests, comme la catalepsie du bras : le thérapeute soulève le bras du patient. Si celui-ci se raidit et reste en l’air, le patient est bien en transe hypnotique.
Les thérapeutes utilisant cette technique se font de plus en plus rares. Ils lui préfèrent l’hypnose semi-traditionnelle, qui est elle aussi directive mais dans laquelle le professionnel ne se trouve pas en position dominante. La relation de confiance patient-thérapeute se fait plus facilement.
Les praticiens modernes sont très attachés au respect du patient et trouvent généralement l’hypnose directe trop intrusive.